Libération_La statue du sergent Blandan
Dossier France-Algérie : réparer les liens
A lire dans le quotidien Libération
A Nancy, la statue du sergent Blandan, vestige colonial indéboulonnable même pour mon père
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Lorsque son père, réalisateur algérien en exil, découvre à Nancy une statue du colonisateur glorifié par la propagande, une question se pose à Dorothée-Myriam Kellou : que faire de ces symboles qui vantent un passé violent ?
A la fin des années 1980, mon père, Malek, réalisateur algérien exilé en France, s’installe à Nancy. Un matin neigeux, il se retrouve nez à nez avec la statue du sergent Blandan. Il est stupéfié. Cette statue, il l’avait déjà croisée, enfant, à Boufarik, en Algérie. «Qui est ce soldat ?» avait-il demandé, terrifié, tandis que sa mère lui ordonnait de «manger son orange et de se taire». En pleine guerre d’Algérie, elle avait compris que le silence protège.
Des années plus tard, cette statue a fait ressurgir le refoulé colonial.
